Restauration d'un baby foot
En quoi consiste la restauration d'un babyfoot
Lorsque l'on souhaite restaurer un babyfoot, deux types de motivation peuvent être au rendez-vous.
Vous pouvez avoir à coeur de procéder à une restauration dans les règles avec toutes les pièces d'origine (jusqu'à la visserie).
Vous pouvez aussi vouloir lui redonner une seconde jeunesse afin de pouvoir y jouer en les affublants de mécaniques provenant d'autres marques vivantes telles Bonzini, René Pierre, Stella...
Une fois que vous avez bien défini le genre de restauration souhaité, l'opération peut démarrer. Elle se déroule sur plusieurs étapes. je vais énumérer chacune d'entre elles dans le détail.
La trouvaille rare
La caisse et les pieds
Tout commence par le choix de la pièce en elle-même à rénover. Et de juger de l'état dans lequel elle se trouve. Si le baby-foot a subi là l'excès les épreuves du temps, il peut arriver que le bois de la caisse, tel un châssis de voiture (et donc la pièce qui supporte le tout) ne soit plus en état d'un potentiel sauvetage. Quand les vers ont trop festoyés, le challenge tombe à l'eau.
Il est de même pour les pieds qui la plupart du temps sont en bois. Or, ils se doivent d'être solides pour soutenir un mastodonte de 80 kilos.
Les mécaniques
Si la caisse peut faire l'objet d'une réparation, la prochaine étape consiste à inspecter les mécaniques. Il en existe deux types différentes sur les babyfoots anciens :
- les cannes traversantes - qui traversent de part en part le babyfoot
- les cannes téléscopiques - qui fonctionnent autour d'une tige intérieure. Il importe de vérifier qu'elles ne sont pas tordues et qu'elles coulissent bien l'une dans l'autre. Il faut également vérifier que la canne télescopique ne soit pas tordue à deux endroits différents car elle est alors très difficilement récupérable.
- Poignées - il faut également s'interroger sur l'existence ou la qualité des poignées. Si elles sont fendues, il ne serait pas possible pour le joueur de bien contrôler les balles. Durant les années 50, elles étaient en bois.Réparer des poignées en bois est une opération délicate vouée à l'échec. A partir des années 60, elles ont été fabriquées en bakélite. Retrouver des poignées en bois d'origine, c'est mission quasi impossible à moins de racheter un vieux babyfoot uniquement pour récupérer ses poignées - il m'est arrivé de le faire !
Si les poignées en bakélite neuves sont vendues aux alentours de 12 euros environ, celles qui sont en bois et sont des copies conformes des originales sont difficiles à dénicher, Elles sont aussi, par la force des choses, hors de prix.
- Les amortisseurs - ce sont soit des ressorts, soit des caoutchouc - genre silent bloc tel qu'on en trouve dans les automobiles. Les ressorts qui correspondent aux flasques (leur logement) sont des denrées rares. Quant aux amortisseurs caoutchouc, il est possible d'en trouver rapidement dans le commerce (Stella, Bonzini, René Pierre, Petiot, Le Loup Blanc), sauf pour certaines marques pour lesquelles c'est peine perdue. A moins là encore de racheter un autre babyfoot pour les pièces.
- Flasques - ce sont des pièces en zamac (un mélange d'aluminium et de métaux) dont sont constitués les joueurs, les cendriers et certains bouliers. Ces flasques se trouvent de part et d'autres des côtés de la caisse et c'est à travers elles que coulissent les cannes extérieures. Elles sont à la fois très utiles et décoratives. A l'intérieur de l'orifice par lequel passe la canne se trouve un coussinet autrefois fabriqué en bois et actuellement en composite plastique. Il est très important que le diamètre de ces coussinets corresponde au millimètre près à la canne traversante. Il est possible de trouver des coussinets plastique dans le commerce à des prix abordables. En revanche, les coussinets bois de la plupart des baby foots des années 50 sont impossibles à dénicher.
- Bagues d'arrêt de canne - elles sont en métal et sont fixées sur les cannes extérieures. Elles limitent la course latérale des cannes. C'est sur elles que viennent cogner les amortisseurs et donc il faut qu'elles soient solides et bien fixées. En général, il en faut deux par canne - Bonzini faisant exception avec un amortisseur à l'intérieur..
- Les joueurs - sur les très ancien babyfoots (des années 30 jusqu'aux fifties), certaines marques fabriquaient leurs joueurs en bois. S'ils sont abîmés ou cassés, c'est comme pour les poignées, il vaut mieux les remplacer par des joueurs en métal. Le point sensible pour les joueurs réside dans le système de fixation. Pour des joueurs ayant 50 à 60 ans d'âge, il n'est parfois pas possible de les enlever sans casser le pas de vis (rouille, oxydation, violence de jeu...).
Pour les joueurs en zamac, le problème reste le même : il faut s'assurer que les pas de vis et les vis sont encore en état. Or, il existe presque autant de systèmes de fixation que de marques : une visse, trois vis, écrou, pièce mobile... Pour leur apparence, le défi consiste à restituer la teinte d'origine. L'alternative est de polir les joueurs pour leur donner un aspect d'alu brossé.
- Le monnayeur - c'est une pièce qui est à la fois fonctionnelle et très décorative puisqu'elle arbore le nom de la marque. Et chaque marque a son propre monnayeur. La plupart des monnayeurs fonctionnent avec des pièces d'époque et donc leur système est obsolète. Il est donc préférable de les désamorcer en enlevant un petit cran spécifique. Le monnayeur actionne un clapet de balle et il faut que la chaîne monnayeur - clapet fonctionne afin de délivrer les balles dans le tiroir. Les monnayeurs d'époque ne sont pas impossibles à trouver mais rares et coûteux. Il existe néanmoins des monnayeurs modernes disponibles sur plusieurs sites mais non conformes aux originaux.
- Le boulier - il est utile - comment faire une partie sans compter les points - et aussi très esthétique de par ses boules (bois, bakélite, métal, inox brillant ou mat). Il y aussi les poteaux de bouliers qui sont significatifs aux marques (bois, zamac, métal, bakélite). Autant le savoir : les poteaux de bouliers originaux des modèles des années 50 sont impossibles à trouver.
Vous voilà désormais bien informé. Vous pouvez prendre la mesure de ce que représente une restauration d'un babyfoot.
Comment je suis devenu restaurateur de babyfoot
Un jour, alors que j'étais en visite chez un voisin, je suis tombé en arrêt devant un baby-foot démembré, qui avait subi les affres du temps, un René Pierre de 1970.
J'ai encore en mémoire le cri de détresse de ce baby décharné qui implorait qu'une main bienveillante vienne lui redonner vie.
Ce jour-là une vocation est née : restaurer ces objets de loisirs et de liesse, qui font partie intégrante de la culture française et qui ont fait vibrer tant de générations.
Restaurateur de baby-foot
L'occasion a fait le larron. Mon voisin souhaitait vider sa grange et n'avait que faire de cet "encombrant". Je l'ai donc recueilli, animé d'une conviction intime que je pouvais lui redonner sa gloire. J'ai entrepris de le restaurer. J'ignorais encore, ô combien les épreuves seraient redoutables.
En réalité, je n'avais aucune idée de sa réelle structure, le cadre et la caisse étant désassemblés. L'ensemble était démonté, en vrac. Il manquait des cannes et certaines étaient tordus. Les amortisseurs étaient absents et les poignées étaient manquante ou cassées. Il fallait aussi retrouver quelle avait été sa structure originelle afin de pouvoir l'assembler et d'y réinstaller les mécaniques rongées par une rouille maladive qui entravait leur fonctionnalité.
Pour courronner le tout, une fois la caisse remontée, je me rendis compte qu'il manquait des pièces. Où allais-je bien les trouver ?
J'avais moi-mème été un joueur de baby-foot invétéré, mais je n'avais jamais pris le temps d'examiner de près leur structure. Par exemple :
- la hauteur et la distance des bonhommes,
- la structure télescopique des cannes,
- le placement de la trappe à balles avec son monnayeur;
- etc.
Le miraculé
Quelques mois plus tard, voici comment se présentait le miraculé.
Non seulement ce baby foot était redevenu fonctionnel, il avait retrouvé l'intégralité de sa superbe d'antan. Qui plus est, il était devenu une pièce unique car je l'avais affublé d'une robe rouge et noir; soit une configuration qui n'avait jamais existé auparavant. J'étais si fier que je l'ai exhibé sur le Web.
Une semaine plus tard, un collectionneur m'a contacté. Il n'en croyait pas ses yeux. Il m'a même sollicité pour intervenir sur l'une de ses pièces de collection. J'ai soudain compris que j'avais malgré moi été intronisé dans la grande confrérie des adorateurs du baby foot.
Une passion est née. A peine avais-je achevé ce premier modèle qu'il me démangeait d'en sauver un autre.
C'est ainsi que j'ai accumulé une collection d'une trentaine de baby-foots tous uniques au monde dans leur customisation.
Tout au long des pages de ce site, vous pouvez vous régaler de la diversité des modèles sur lesquels je suis intervenu.
Le gotha des baby-foots
Voici une liste des marques (non exhaustive) qui sont passées par mon atelier à Louatre, dans l'Aisne, à une cinquantaine de kilomètres de Paris..
Stella,
Petiot,
René Pierre,
Finale,
Le Soccer,
Matebois,
Goegebeure,
Bussoz,
Swinnen,
Bounhol,
Oda,
Chevillotte,
Sulpie,
Footlux,
IBM,
Nicolas,
Emafoot,
Maillard,
Loaxe
Restauration du Finale
Restauration du Stella Jaune
Restauration du Sulpie Lumineux
Restauration du Booly Foot